ARCHIPELAGO
L’Islande, île aux confins de l’Atlantique Nord, est un territoire de contrastes. Née du feu des entrailles de la Terre et sculptée par les glaciers, elle incarne un fragile équilibre entre des forces naturelles antagonistes. Mais cet équilibre vacille.
Les glaciers, qui recouvrent encore près de 10 % de l’île, disparaissent à un rythme alarmant. Le Vatnajökull, plus grand glacier d’Europe, fond inexorablement. En 2019, l’Islande a déclaré la disparition de l’Okjökull, premier glacier à avoir succombé au réchauffement climatique. Sur place, une plaque commémorative témoigne d’une conscience collective :
"Une lettre au futur : nous savons ce qui se passe et ce qui doit être fait. Seul l'avenir dira si nous avons agi"
Avec la fonte des glaces, le paysage islandais se transforme. Les rivières gonflent, de nouvelles terres émergent, et l’absence de pression glaciaire sur la croûte terrestre pourrait intensifier l’activité volcanique. En 2010, l’éruption de l’Eyjafjallajökull a rappelé la puissance des forces souterraines.
Les Islandais, eux, vivent cette mutation dans leur chair. Le hareng et le cabillaud, piliers de l’économie locale, migrent vers le nord, bouleversant des traditions séculaires. Les hivers deviennent imprévisibles, les tempêtes plus violentes.
Mais l’Islande est aussi un laboratoire du futur. L’île produit déjà près de 100 % de son énergie à partir de sources renouvelables. Reykjavik vise la neutralité carbone d’ici 2040.
L’Islande est un avertissement. Ce qui s’y joue aujourd’hui préfigure l’avenir de la planète.
À travers mes images, je cherche à documenter ce qui change, ce qui résiste, et ce que nous devons protéger, l’impermanence.

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THE ARCHIPELAGO
Iceland, a land on the edge of the North Atlantic, is a place of contrasts. Born from the Earth’s molten core and sculpted by glaciers, it embodies a fragile balance between opposing forces. But that balance is crumbling.
Glaciers, still covering nearly 10% of the island, are vanishing at an alarming rate. Vatnajökull, the largest glacier in Europe, is melting relentlessly. In 2019, Iceland officially declared the disappearance of Okjökull, the first glacier lost to climate change. A plaque now stands in its place, carrying a haunting message:
"A letter to the future:  we know what is happening and what must be done. Only you know if we did it."
As the ice recedes, the Icelandic landscape is shifting. Rivers swell, new lands emerge, and the lack of glacial pressure on the Earth’s crust could trigger increased volcanic activity. The eruption of Eyjafjallajökull in 2010 was a stark reminder of the forces at play beneath the surface.
For the Icelandic people, this transformation is deeply personal. Herring and cod, once abundant, are migrating north, disrupting centuries-old fishing traditions. Winters are becoming unpredictable, storms more violent.
But Iceland is also a laboratory for the future. The island already produces nearly 100% of its energy from renewable sources, and Reykjavik aims for carbon neutrality by 2040.
Iceland is a warning. What happens here today foreshadows the future of our planet.
Through my images, I seek to document what is changing, what is enduring, and what must be preserved, impermanence.
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