Invisible(s) révèle ce qui n'existe pas, repoussant les frontières du visible pour lui donner vie.
Dans un monde saturé de bruit et de grandeur, la poésie devient une échappatoire. L’essentiel réside souvent dans ce qui échappe au regard. Ecoute le reflet des âmes, le murmure de ce qui ne se dit pas.
Ce sont des présences en creux, des échos de formes, des traces qui se laissent deviner dans l’ombre. Il y a des silences qui flottent entre les images, des absences plus réelles que ce que l’on croit voir. Mon regard cherche ce qui résiste à l’évidence, ce qui échappe au visible et pourtant insiste, quelque part, comme une persistance du monde.
L’animisme dit que rien n’est inerte. Que les pierres ont une mémoire, que les ombres chuchotent, que les objets savent. Dans mes images, tout est déjà là, en attente : une silhouette égarée qui semble revenir de loin, une porte entrouverte sur un monde suspendu, un vide qui palpite encore du passage d’un corps. Ce n’est pas un témoignage. C’est un glissement, un passage entre les plans de réalité.
Parfois, je me demande si l’invisible n’est pas ce qui nous regarde en silence. Comme si les images n’étaient pas seulement le reflet d’une absence, mais des seuils. Des espaces où quelque chose cherche à se dire, mais ne se laisse voir qu’à demi-mots.
Il y a dans la photographie une alchimie métaphysique. Ce n’est pas une capture du réel, c’est une faille dans le temps, une trace d’une chose qui n’a peut-être jamais existé autrement que dans l’œil qui la regarde. L’image n’est pas un arrêt. C’est un frémissement entre l’être et le non-être.
Invisible(s) reveals what does not exist, pushing the boundaries of the visible to give it life.
In a world saturated with noise and grandeur, poetry becomes an escape. The essential often lies in what eludes the gaze. Listen to the reflection of souls, the whisper of what remains unsaid.
 These are presences defined by absence, echoes of shapes, traces glimpsed in shadows. Silences float between the images, absences more real than what we believe we see. My gaze seeks what resists evidence, what slips from sight yet persists, somewhere, as an enduring imprint of the world.
Animism says nothing is inert. Stones carry memories, shadows whisper, objects hold secrets. In my images, everything is already there, waiting: a lost silhouette seeming to return from afar, a half-open door onto a suspended world, an emptiness still pulsing from a body’s passage. This is not a testimony, it’s a drift, a crossing between layers of reality.
Sometimes, I wonder if the invisible isn't quietly watching us. As if these images were not merely reflections of absence, but thresholds, spaces where something attempts to speak yet reveals itself only through hints and half-words.
Photography carries within it a metaphysical alchemy. It doesn't capture reality, it creates a fissure in time, a trace of something that perhaps never existed, except in the eyes of the beholder. The image is not static; it's a tremor between being and non-being.
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